
Les agriculteurs font partie de quelques contribuables privilégiés qui sont autorisés à utiliser la « méthode de comptabilité de trésorerie » aux fins de l’impôt. La grande majorité des contribuables doivent utiliser la « méthode de comptabilité d’exercice ».
La plupart des professionnels voient la possibilité d’utiliser la méthode de trésorerie aux fins de l’impôt comme une opportunité. En général, je suis d’accord; toutefois, sachez que si c’est mal géré ou surutilisé, la méthode de trésorerie peut finalement s’avérer très coûteuse.
En peu de mots, en vertu de la méthode de trésorerie vous devez inclure le revenu dans l’année où il est effectivement reçu et déduire les dépenses dans l’année où elles sont payées. Vous ne devez pas inclure les montants de revenu qui vous sont dus à la fin de l’année (comptes débiteurs), et vous n’êtes pas non plus autorisés à déduire les dépenses occasionnées qui n’ont pas été payées (comptes créditeurs). De surcroît, vous n’avez pas à enregistrer vos variations de stocks à titre de revenu ou de charge pour l’année.
Les pour
- Gestion efficace de votre revenu imposable
- Modération des fluctuations de revenus et du revenu moyen :
- Capacité de prépayer certains coûts d’intrants ou d’achat de stocks
- Capacité de reporter les stocks dans la nouvelle d’imposition et de reporter l’impôt
- Méthode plus simple et plus facile à comprendre – réduisant au minimum les erreurs et les surprises
Les contre
- Une planification adéquate prend du temps et entraînera des coûts de comptabilité supplémentaires
- Les options d’après la clôture de fin d’année sont limitées (aucune possibilité d’accumuler des salaires ou des primes)
- Des conséquences fiscales désavantageuses peuvent empêcher les agriculteurs de prendre des décisions appropriées de mise en marché
- Le financement d’acomptes et les achats de stocks peuvent être un problème
Conseils
- Comprendre votre secteur : L’industrie laitière n’est pas aussi instable que d’autres secteurs. Le revenu est généralement plutôt constant, et les grandes fluctuations de revenus ne sont pas si communes.
- Comprendre votre entreprise : Déterminez quel revenu de l’entreprise peut être à votre disposition et à quelles fins vous utilisez ce revenu (paiements de prêts, coûts de la vie, achats d’immobilisations, impôts).
- Servez-vous des connaissances de votre comptable :
- Soupesez les pour et les contre de différentes structures d’entreprise (entreprise individuelle, société en nom collectif, société par actions).
- Acquérez une bonne compréhension des fourchettes et des taux d’imposition (très différents selon les structures).
- Recherchez d’autres méthodes de gestion de votre facture fiscale. Reporter l’impôt en surutilisant ou en gérant mal les possibilités offertes par la base de trésorerie peut finalement vous coûter de l’argent.
- Envisagez éventuellement de gérer le taux d’imposition plutôt que le montant d’impôt.
Pièges
- Payer peu ou pas d’impôt d’une année à l’autre est très attirant. Attention aux conséquences.
- Le secteur à offre réglementée est très gourmand en capitaux. Les déductions fiscales qui vous sont accordées par l’achat d’un quota ne compenseront plus au fil du temps le revenu généré. Le report d’impôt obtenu en utilisant les possibilités à base de trésorerie pour reporter l’impôt n’est plus une solution à long terme.
- Les entreprises rentables seront forcées de dépenser de plus en plus d’argent année après année pour reporter les impôts. Le financement de l’opération peut devenir un problème.
- Envisagez les conséquences d’avoir à porter tous les reports d’impôt en une année (décès, invalidité, etc.). La probabilité de payer un taux d’imposition bien plus élevé que vous ne l’auriez fait si vous ne l’aviez pas reporté est très élevée.