
Trois divulgations essentielles à inclure dans vos états financiers de fin d’exercice
Si vous êtes contrôleur de gestion ou directeur financier et que vous en train de préparer des états financiers de fin d’exercice pour des actionnaires, des organismes de réglementation et des établissements de crédit, vous devez vous assurer de divulguer un certain nombre de choses dans votre document. Les organismes de réglementation de la comptabilité et des valeurs mobilières se sont d’ailleurs largement étendus sur le sujet au cours des dernières années. Voici les trois secteurs dont vous devrez particulièrement tenir compte :
Les raisonnements, estimations et hypothèses employés par la direction
Le personnel de gestion est souvent appelé, lors de la préparation d’états financiers (et de par la nature de l’exercice) à se servir de son jugement, à faire des estimations et à utiliser un certain nombre d’hypothèses pour établir le solde du compte financier. Pour permettre aux utilisateurs d’états financiers de bien comprendre la nature du raisonnement, des estimations ou des hypothèses employés, il est important de divulguer toute incertitude ou vulnérabilité (sensitivity) ayant eu une influence significative sur le solde. Les incertitudes peuvent avoir trait à des facteurs clés comme les taux d’actualisation, la base d’estimation et les données observables et non observables employées dans les évaluations à la juste valeur.
La divulgation de vulnérabilités est également très importante, car elle permet à l’utilisateur de saisir l’impact (positif ou négatif) de tout changement apporté à certaines variables. Pour éviter une surcharge d’informations, n’incluez que des renseignements pertinents au sujet de soldes de comptes financiers importants et faites ressortir ces renseignements par rapport aux autres divulgations.
Vous devrez tenir compte des facteurs suivants lors de la divulgation des raisonnements, estimations, hypothèses utilisés par l’équipe de gestion :
- Les regroupements d’entreprises (y compris la méthode employée pour attribuer une juste valeur aux actifs nets acquis et à la contrepartie) ;
- Les dépréciations d’actifs (y compris la divulgation du raisonnement employé pour déterminer l’existence d’un indicateur de dépréciation ou de revalorisation à la date de clôture, ainsi que des détails sur la méthode utilisée pour calculer les montants recouvrables) ;
- Les instruments financiers hybrides (y compris les méthodes utilisées pour déterminer les capitaux propres, les passifs et les composants dérivés incorporés [embedded derivative components]) ; et
- La comptabilisation des intérêts financiers détenus dans d’autres entités (y compris les facteurs pris en compte dans la mesure du degré de contrôle ou d’influence notable).
Même si vos divulgations doivent être comparables à celles de vos pairs dans l’industrie, vous devez également vous assurer que vos renseignements tiennent compte des circonstances et des activités commerciales propres à votre entreprise.
Les risques d’illiquidité
Autre facteur important, les utilisateurs de votre état financier doivent être en mesure de savoir si votre société pourra respecter ses obligations financières à court terme. L’état financier doit donc fournir un aperçu complet de vos risques d’illiquidité, ainsi qu’une analyse à jour de vos sources de financement au cours de la prochaine année (y compris la manière dont vous comptez utiliser les fonds concernés).
Voici quelques questions pour aider les préparateurs d’états financiers qui se préparent à divulguer les risques d’illiquidité de leurs entreprises dans leurs états financiers de fin d’exercice :
- L’entreprise compte-t-elle régler ses créances lorsque celles-ci deviendront exigibles ?
- Si elle (l’entreprise) est en train d’éprouver des difficultés financières en raison de la diminution de ses revenus ou de ses flux de trésorerie d’exploitation, où compte-t-elle trouver des fonds supplémentaires et/ou quelle mesure spécifique compte-t-elle adopter pour réduire son risque d’illiquidité global ?
- Compte-t-elle déroger à ses engagements financiers ou non financiers dans un avenir proche ?
- L’accès aux facilités de crédit procurées par ses créanciers est-il sujet à des restrictions à l’heure actuelle ou le sera-t-il dans l’avenir ?
- Comme indiqué ci-dessus, vos divulgations en matière de risques d’illiquidité ne doivent pas être génériques — c’est important. Elles doivent en l’occurrence pouvoir renseigner vos utilisateurs sur les risques spécifiques auxquels votre société est confrontée à court terme et du plan d’action spécifique qu’elle compte adopter pour les contrecarrer.
Les risques de crédit
Un autre sujet clé que les utilisateurs doivent comprendre est le degré de vulnérabilité de vos actifs financiers (tels que vos comptes clients et vos placements) à des situations de non-paiement et/ou de dépréciation. La déclaration de vos objectifs en matière de gestion de risques de crédit permettra aux utilisateurs d’avoir une idée des politiques et des processus en place pour réduire l’exposition globale de la société à de tels risques. La divulgation doit être spécifique (et non générique) et doit comprendre une analyse actualisée de la solvabilité de vos comptes clients et/ou de vos prêts en cours, y compris les montants non échus/échus et les montants dépréciés/non encore dépréciés.
La déclaration relative aux concentrations de risques de crédit est importante aux utilisateurs désireux de comprendre la nature de vos montants à recevoir. En ce qui concerne les placements, une déclaration relative aux vulnérabilités (sensitivity disclosure) devrait être incluse pour permettre aux utilisateurs de comprendre la manière dont les fluctuations du marché (y compris les fluctuations des taux de change, le cas échéant) influenceront vos gains ou vos pertes de placement. Si le placement porte sur des actions non cotées en bourse, des divulgations supplémentaires doivent être fournies sur les raisonnements, estimations et hypothèses utilisés pour déterminer leur juste valeur à chaque date de clôture.
Christin Giebelhaus CPA, CA occupe le poste d’associée auprès de Collins Barrow Calgary s.r. l. Elle s’est spécialisée dans les secteurs de l’énergie, l’immobilier et l’agriculture.